Épopée Inca : Inca-illou après l’autre (24 septembre au 5 octobre)

Nous arrivons à Cusco, un peu fatigués par nos 5 jours de route mais enthousiastes à l’idée d’entamer cette étape attendue du voyage. Dans les rues étroites de la capitale inca, nous avons du mal à trouver un lieu d’hébergement capable de nous accueillir avec Francine. Enfin établis dans une auberge au prix raisonnable, nous y resterons plusieurs nuits afin de visiter tranquillement la ville et faire un petit break moto.

Le mélange entre architecture inca et espagnol est flagrant, le centre historique nous fait ressentir une certaine harmonie au travers des différentes rues et places, même si nous pensons évidemment au fait que l’invasion espagnole est à l’origine de l’extinction de la culture inca.

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Au milieu d’une des rues se trouve la célèbre pierre à douze angles, emblématique du savoir faire inca, parfaitement assemblée aux autres blocs qui l’entourent. Par contre interdit de la toucher!! ok je reste sage!

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Sur certaines pierres, on retrouve différents éléments de la symbolique inca.

On voit passer une procession religieuse au milieu des touristes. On nous avait annoncé que Cusco était une ville regorgeant de touristes et très occidentalisée. Ce n’est pas ce qui nous saute aux yeux, même si effectivement il y a de nombreux bars, restaurants (lounges, végétariens, cuisine locale chic…) et magasins s’adressant particulièrement aux étrangers. Entre activités touristiques et tradition locale, le mélange nous paraît plutôt homogène.

Nous visitons le musée Inca de la ville qui retrace l’expansion de la culture jusqu’à l’invasion par les conquistadors. Nous passons aussi beaucoup de temps à nous balader. Sur la photo suivante se trouve l’ancien Temple du Soleil, lieu le plus sacré de l’empire Inca, transformé en Eglise.

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A Cusco, nous prendrons aussi le repas du soir (cena) le moins cher de notre séjour au pérou, à 8 Soles pour deux, soit environ 2 euros, et nous mangerons de très bonnes pâtisseries. Les tartes aux pommes sont délicieuses au Pérou.

Après deux jours dans la capitale, nous sommes maintenant prêts à découvrir la suite de l’ampleur de l’entreprise Inca!

Pour cela il faut commencer par acheter le Boleto General (billet d’entrée donnant accès à une dizaine de sites) qui nous revient à 33 euros par personnes, les entrées uniques n’existent pas pour chacun des sites. Nous espérons exploiter au mieux ce ticket en prenant le temps de visiter un maximum de sites de la Vallée Sacrée à l’aller et sur le retour du chemin pour le Machu Picchu. Au même moment, nous décidons de ne pas aller visiter Arequipa et le canyon de Colca,  en espérant ne pas le regretter. Il faut faire des choix…

La première journée, nous découvrons les quelques sites aux alentours de Cusco, en commençant par Sacsayhuaman et ses immenses blocs de pierres.

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Cette forteresse, haut lieu défensif, représenterait la tête d’un puma, animal sacré dans la tradition inca, les trois remparts parallèles en forme d’éclair symbolisant les dents de l’animal.

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Aux alentours de la forteresse, les rochers sont un terrain de jeu pour les grands, en tout cas pour nous : toboggan, labyrinthe…

Plus loin, un autre site nommé Qenko est du même style, c’est un gros rocher taillé et creusé de labyrinthes, qui aurait été un lieu de rituels.

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Après la visite de deux autres sites mineurs, nous passons la nuit à Chinchero, un village où se trouve un site archéologique inca que nous visitons le lendemain matin tôt avant de prendre la route pour la mission Machu Picchu. L’artisanat local y est très présent, pas seulement dans les rues, mais aussi sous forme de centres qui rassemblent notamment des femmes qui travaillent le fil et la laine.

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Le Machu Picchu se trouve à environ 200 km. La route est plutôt bonne à part le passage d’un énième col où il fait très froid et où le brouillard paraît ne jamais disparaître. Une pause déjeuner dans un modeste restaurant nous permettra de nous réchauffer au coin du feu où le propriétaire nous installe gentiment avec notre soupe.

Pour des raisons économiques, nous n’avons pas pris l’option du train qui mène jusqu’à la ville au pied du Machu Picchu (Aguas Calientes ou Machu Picchu Pueblo), le moins coûteux étant d’utiliser nos jambes pour faire la partie sans route.

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Quelques km de piste un peu périlleuse et en milieu d’après-midi, nous pouvons laisser la moto chez un particulier pour quelques soles la nuit, au niveau de la station hydraulique qui est le point le plus proche du chemin qui mène à Aguas Calientes, pour se lancer dans les 2h30 de marche le long des rails jusqu’au village.

Arrivés à destinations à la tombée de la nuit, nous achetons nos billets d’entrée et trouvons vite un hébergement respectant notre budget dans cette ville qui grouille de touristes. La nuit est courte, nous nous levons à 3h45 afin d’être dans les premiers à pouvoir commencer l’ascension des marches qui mènent à la mythique cité inca. Le poste de contrôle ouvre à 5h.

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Nous sommes dans les 80 premiers en bas et Baptiste arrive dans les 20 premiers en haut! Moi je traîne un peu, c’est assez éprouvant, mais j’arrive quand même avant l’ouverture du site (à 6h) et nous pouvons entrer ensemble. Encore quelques marches et la récompense est là!

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Le soleil n’est pas encore levé et les touristes encore peu nombreux. Nous avons la sensation d’être privilégiés au milieu des ruelles encore endormies ou presque car le troupeau de lamas nous devance.

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Il y a une réelle harmonie au milieu de toutes ces pierres… Nous avons envie de prendre notre temps.

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Le soleil vient tout doucement illuminer chaque recoin. C’est magnifique! Pas la peine de rentrer dans les détails, je vous laisse apprécier…

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Ce pont à flanc de falaise était emprunté par les Incas à l’époque. On a du mal à croire que des hommes aient pu passer là, les bras chargés certainement.

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Dernière photo avant de redescendre retrouver Francine et on peut dire que nous ne sommes pas déçus.

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Nous profitons de la balade du retour pour faire les quelques photos que nous n’avons pas pris le temps de faire à l’aller.

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Nous prenons une nuit de repos au village qui est à la sortie de la piste. Le lendemain nous repartons pour Ollantaytambo où se trouve une impressionnante forteresse inca, surplombant un des villages incas les mieux conservés, et habité, dans son urbanisation originale. Malgré quelques courbatures, nous nous lançons dans une nouvelle ascension pour accéder à une partie des ruines.

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En face on voit la partie la plus imposante de la forteresse. Nous y allons l’après-midi.

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Certains blocs de pierres sont une nouvelle fois massifs. Ceux-ci composaient une partie du temple. Certaines pierres de ce sites auraient été travaillées par une population plus ancienne que les incas, qui daterait de 600 à 400 ans avant J-C.

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Nous logeons chez une dame qui loue quelques chambres bien aménagées dans une des rues de la partie inca du village. Il est agréable de se promener dans les rues pavées avec leur caniveaux toujours en fonctionnement où l’eau ruisselle tranquillement.

 

Nous passons deux nuits reposantes ici et reprenons notre épopée inca dans la vallée sacrée en direction de Pisac. Sur la route, nous nous arrêtons voir les salines de Maras; un lieu géologique exceptionnel où le sel est extrait de l’eau qui jaillit de la montagne par le biais des terrasses de décantation.

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Des hommes et des femmes y travaillent, certains en bottes de caoutchouc, d’autres pieds nus… (aïe).

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L’endroit est reposant (pour nous) mais plutôt fréquenté, nous repartons assez vite pour un deuxième site. Moray aurait été un centre de recherche agricole inca où auraient été pratiquées des expériences de cultures, notamment grâce à la création de microclimats advenant de l’agencement spécifique des terrasses.

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Nous arrivons à Pisac et nous installons dans un hôtel tranquille, où comme souvent nous sommes quasiment les seuls clients. Les propriétaires sont sympas.

Le dimanche le marché est étendu dans les rues adjacentes à la place principale, on n’en voit pas le bout. Il y a vraiment beaucoup de choix, mais pas le temps de flâner très longtemps, d’autres ruines nous attendent…

Encore une ascension vertigineuse.
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Ce site, un des plus importants de la vallée sacrée, qui aurait eu comme fonction d’en défendre l’entrée sud.

Nous nous rapprochons tout doucement du fameux lac Titicaca. Encore deux arrêts culturels et nous aurons quasiment visité tous les sites compris dans notre Boleto Général, ticket d’entrées pour ceux qui n’auraient pas suivi.

Sur la route nous apercevons des flamants roses barbotant à près de 4000 m d’altitude.

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Il nous faut presque deux jours pour arriver sur les bord du lac. Nous croisons aussi deux motards (Turque et Argentin) qui nous donnent quelques infos sur la suite de la route.

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Enfin le lac Titicaca devant nous. Nous passons une partie de l’après-midi sur la plage de Grifon, au bout d’une petite péninsule, avant d’aller chercher un endroit pour passer la nuit et éventuellement les jours qui viennent.

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Il y a un hôtel qui surplombe la plage, même s’il nous paraît en dehors de notre budget, nous tentons notre chance. Sur le chemin nous croisons Lionel, un touriste suisse qui souhaite se rendre au même hôtel. Une fois sur place, la famille qui tient l’hôtel nous informe qu’il est fermé pour travaux… mais, par chance, l’homme, parlant très bien français, nous dit qu’il connaît une famille qui fait chambre d’hôte au village juste à côté. Il les appelle et notre chambre est réservée! Super! Lionel étant à pieds et les transports en communs peu fréquents, Baptiste revient le chercher après m’avoir déposée.

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L’endroit est magnifique, la maison donne sur le lac et l’accueil est très chaleureux. Pendant que les garçons font le Dakar sur les pistes, Eustaquio (le propriétaire) envoie son fils de 4 ans, Anthony, me faire visiter les environs, son école et la place du village. Avec ses petites jambes, la balade est finalement assez longue. Nous tombons sur un match de volley où les locaux affrontent des touristes. Cela plaît beaucoup à Anthony qui demande que l’on fasse une vidéo, qu’il montrera à son père et voudra revoir plusieurs fois.

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Nous avons aussi droit à un magnifique coucher de soleil!

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Le repas du soir et le petit-déjeuner sont compris dans le prix de la chambre. Un vrai régal! Nous passons des moments très conviviaux à discuter avec Lionel.

La famille prend plaisir à nous faire partager un peu de leur culture locale, la femme d’Eustaquio nous fait une démonstration de tissage manuel (il faut presque un mois de travail pour faire un poncho!). Elle nous propose aussi de porter les tenues traditionnelles, le temps de quelques photos, un moment assez risible au-delà de la qualité et de la beauté des vêtements.

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Après avoir remis nos tenues de voyageurs occidentaux, nous partons avec la barque de notre hôte pour une des îles flottantes les moins touristiques; 40 min de navigation au milieu d’un paysage extraordinaire. La couleur du lac est sublime.

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Au loin, on aperçoit la « Cordillera Real » qui se trouve en Bolivie.

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Voici l’île, avec ses occupants qui nous attendent pour nous expliquer leur mode de vie.

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Un des hommes utilise une maquette qui retrace la fabrication de ces îles artificielles (en tiges de « Totora », plante qui ressemble à un roseau et pousse là où le lac est le moins profond) ainsi que l’agencement des habitations et commodités sur l’île. Six famille vivent sur cette île et environs 2000 personnes vivraient sur les îles flottantes du lac. Ils forment une communauté qui détient ses propres coutumes. Ils vivent essentiellement de la pêche, de la chasse (ils peuvent tuer quelques canards ou poule d’eau par semaine et consommes leurs oeufs), du troc, de l’artisanat et du tourisme.

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Voici l’embarcation typique.

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Des animaux de compagnie ou d’élevage vivent aussi sur l’île.

Lorsque les touristes arrivent et repartent, les femmes sont là à les attendre en leur faisant signe, c’est la tradition. Le retour et aussi agréable que l’aller et nous permet d’observer les installations de parques à truites.

Avant de nous rendre en Bolivie, nous passons une dernière journée au Pérou et visitons un ancien cimetière inca où les momies étaient protégées par des tours, accompagnées d’offrandes. Le site est entouré d’eau, l’endroit est très joli.

Elsa

PS : Nouveauté! vous pouvez aller consulter notre itinéraire suivi par pays dans la page « La route »!

Monts et merveilles (12 au 23 septembre)

La côte vers Trujillo c’est du désert et des dunes de sable, parfois de tailles imposantes. Heureusement pour nous l’asphalte est de bonne qualité et nous ne ramons pas dans ce beau paysage.

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Après avoir un peu longé la côte, nous empruntons le célèbre canyon « del pato », canard en Français. Cette gorge étroite laisse juste la place à une petite route qui passe par toute une série de tunnels creusés dans la roche.

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Une fois sortis de ce long et impressionnant couloir minéral, nous avons devant nous la Cordillera Blanca et la promesse d’excursions fascinantes.

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Caraz qui nous accueille pour deux nuits, ne sera pas qu’un point de ravitaillement, mais un lieux agréable où observer la vie locale et déambuler dans un marché couvert achalandé et coloré.

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L’altitude variant rapidement, on peu obtenir des photos auxquelles on aurait jamais songé.

Nous avons même droit à une manifestation du peuple dont le refrain est  » El pueblo unido ». Au Pérou l’habit traditionnel est beaucoup porté par les femmes. Elles ont des tenus très colorées et plutôt coquettes avec en permanence un chapeau dont le style varie de région en région.

Les montagnes aux sommets de 6 000 mètres et plus sont de partout avec un lac bleu (lac de Paron) qui essai de concurrencer le ciel merveilleux de cette magnifique journée. Il aura fallu prendre 30 km de pistes un peu ardue, mais le spectacle est là.

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Le programme « montagnard » se poursuit avec une première traversée de la cordière par une piste de plus de 120 bornes qui va vite se corser avec une progression de plus en plus verticale.

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Lac de lLanganuco

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Les couleurs peuvent vite devenir surprenantes avec le soleil.

La piste grimpe bien.

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On fait une petite étape dans le village le Chacas et c’est pas du luxe après toute la poussière et les bosses de la journée.

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Ici la route est raide et ce n’est une surprise pour personne.

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Pour la seconde traversée de la cordillère on a droit a une route asphaltée, qui l’ai depuis 3 ans.

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Le col n’est pas vraiment plus haut que celui de la veille, 4 750 m, mais il y fait vraiment froid. Il a neigé cette nuit.

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C’est beau, mais il faut redescendre sinon Elsa va prendre glace.

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Encore une fois ça tourne un peu…

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Tradition oblige, voilà les petites fleurs d’altitude.

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L’aventure est de tous les instants!

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Les Péruviennes n’ont vraiment aucune chance à cache-cache.

Huaraz nous accueil avec son charme authentique et sans fioritures. Le bruit, la circulation, les odeurs tranchent avec les sommets blancs et cristallins.

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De Huaraz, nous partons en excursion au lac Llaca. Le beau temps est encore avec nous!

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L’eau est fraîche et c’est normal car à il y a de gros glaçons dedans. Bon, en fait avec le réchauffement climatique il faut aller de plus en plus loin pour trouver de la glace.

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Il y a un glacier qui ne descend plus tout à fait jusqu’au lac de nos jours.

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En fouillant bien on en trouve encore des morceaux.

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Pour ce qui est de la faune, avec beaucoup de chance et de soleil, vous pourrez apercevoir une couleuvre faisant le plein de vitamine D.

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Les 60 km de pistes aller retour comportent assez de pierres et de ravines pour classer Elsa passagère haute résistance.

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Comme le Pérou est toujours riche en vestige, nous avons droit à notre petit arrêt culture et vieilles pierres. Les ruines de Wilcahuain sont composées de constructions funéraires de la civilisation Wari. Ils auraient conquis un territoire correspondant presque à l’actuel Pérou entre le cinquième et le dixième siècle. Il est remarquable de voir la taille des pierres soutenant les plafonds et l’enchevêtrement minéral général qui ressemble à bunker.

Dernière traversée de la cordière Blanche pour se rendre au glacier Pastoruri. Dès le début de la journée c’est une rencontre de taille qui s’impose a nous. Jugez par vous même de la surprise que représente ces fleurs géantes, surgissant au milieux de nulle part dans cette zone désertique.

La Puya Raimondi vit entre soixante-dix et cent ans et meurt après son unique floraison. Sa partie florale peut mesurer jusqu’à 9 mètres et porter jusqu’à 20 000 fleurs, pour le plaisir de tous les petits colibris. Elle ne vie que dans les andes à très haute altitude. Et coup de chance pour nous, il y en avait une grande partie en fleurs.

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Cherchez l’intrus.

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Réponse : la deuxième fleur en partant de la gauche, c’est la seule à être fanée.

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La suite de la journée est faite de nouvelles surprises qui nous en mettent plein la vue.

Un lac sera l’occasion d’observer des poules d’eau et des canards au couleurs particulières.

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Il est vraiment particulier de voir ces fermes sommaires, à plus de 4 000 m d’altitude, où la nature à pourtant l’air si inhospitalière. Beaucoup d’entre elles sont encore occupées. Ils vivent principalement de l’élevage. Pour les cultures, on est a la fin de la saison sèche, alors on ne voit rien pousser, mais dans le coin on a du mal à imaginer quelque chose d’autre sortir de terre que les fleurs géantes.

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Un autochtone dont la classification nous échappe.

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Encore de l’étonnement devant ce trou d’eau mystérieux. Les photos ne rendent que si peu les couleurs et la pureté du lieu.

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Des peintures rupestres sont présentes sur une falaise rocheuse jouxtant la piste. Elles ont un nombre de millénaire dont je ne me rappelle plus, mais c’est pas mal.

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Les algues qui poussent ici, sur les rochers, se démarquent aussi de l’ordinaire.

Et enfin, voila le glacier, ou se qui l’en reste. Car, il va bientôt disparaître et vous savez pourquoi…

Il ne reste qu’une toute petite partie de ce qu’il était il n’y a que 40 ans de cela.

Nous resterons un peu sur notre faim.

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Coraline et William, deux français en pleine forme avec leur brèle chinoise pour leur tour de l’Amérique du Sud.

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Des grands espaces s’offrent à nous, qui me rappelle un peu mon précédant voyage en Asie centrale.

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Encore une particularité naturelle que nous n’avions jamais vu auparavant. On dirait un jardin zen japonnais en géant.

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On a trouvé la source de Cacolac!

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L’univers pour soi…

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Le record d’altitude pour Francine, plus haut que le mont Blanc.

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On fini la journée en échappant de justesse à un gros orage. Une journée magique, où les surprises se seront succédées. Elle restera longtemps au premier plan de nos souvenirs.

N’ayant pas de gros point d’intérêt au milieu du Pérou et souhaitant éviter Lima, il nous faut rejoindre Cusco, la fameuse capitale Inca. Du coup, c’est 1 350 km de route de montagne devant nous. La route est vraiment belle et on ne regrette pas ces quatre jours et demi de route. La première journée pour rejoindre Huanuco est vraiment usante avec sa route défoncée et poussiéreuse qui nous accordera une vitesse moyenne dépassant tout juste les 30 km/h. Par la suite la route est en grande partie neuve sur la 3N et 3S. Quelques fois nous longeons des gorges ou alors prenons le frais sur des hauts plateaux. Mais la plus part du temps on a le droit à 50 ou 70 km de montée pour arriver à un col de plus de 4 000 m, puis la même distance pour redescendre à environ 2 000 m et ainsi de suite.

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Il y a de partout sur les façades et murs des maisons des soutiens politiques peints de manière plus ou moins soignée sur un fond blanc. On a un peu de mal à imaginer la même chose en France.

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Vers Huanuco, il y a les ruines de Kotosh où plusieurs civilisations se seraient succédées depuis 2 300 avant JC. La particularité majeure est dans le bâtiment principal qui comporte deux représentations murale de mains qui se croisent, l’une avec la main droite qui passe sur la gauche et vis versa pour l’autre. Cette pièce aux mains croisées, d’environ 4 000 ans, aurait été dédiée à la célébration de l’union des couples. Les deux paires de mains croisées serait le symbole de l’union.

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Les jolies Vigognes aux allures élancées sont une belle distraction sur les hauts plateaux.

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Une fleur géante nous attend au détour d’un virage, tel un obélisque végétal solitaire qui veille sur toute la vallée. Comme toujours depuis le début de notre voyage, on peut voir un petit colibri effectuer sa récolte.

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Comme vous l’aurez compris,ça veut dire « interdit de laver des véhicules ». Avant d’arriver à Abancay, nous auront le droit a beaucoup de panneau de ce genre. Et vraiment, ils ne sont pas là pour rien, car si les Péruviens nous sont généralement sympathiques, il n’en est rien sur la route. C’est à croire qu’ils sont frappés de schizophrénie au volant. Ils n’ont aucune considération du danger, dont on dirait qu’il se font un devoir de le faire surgir à tout instant.

Pour en revenir à notre étrange panneau, le problème est que les Péruviens lavent leur voiture avec l’eau qui coule dans les fossés, en étant garés au milieu de la route et derrière un virage si cela se présente. Très souvent, il y a des représentations bibliques sur les véhicules et surtout la phrase sur la fenêtre arrière « solo dios sabe mi destino ». Je dirais qu’il serait peut-être plus judicieux de s’en remettre au code de la route plutôt qu’à quoi que se soit d’autre, surtout d’aussi peu tangible. Heureusement, les routes sont vides et la circulation n’est vraiment dense que dans les villes et leurs abords. Mais, je dois dire que l’on a eu quelques sueurs froides tellement ils sont imprévisibles et gratuitement dangereux.

Autre phénomène des routes Péruviennes, les chiens errants postés de partout le long des routes, même à 4 000 m d’altitude. On les a remarqué pour deux raison, leur nombre effarant et leur propension à nous attaquer avec une rage effrayante. On s’est demandé, jusqu’à aujourd’hui, pourquoi ils étaient si nombreux répartis le long des routes à attendre on ne sais quoi et la réponse est tombée à quelques mètres de nos pieds, près d’un chien. Les gens leur jettent de la nourriture en passant en voiture et ça doit être une habitude répandue.

Voilà, pour le petit coup de gueule et je peux dire qu’il nous pèse depuis quelque temps. Hormis ce désagrément routier, les paysages et les découvertes du Pérou nous enchantent tous les jours et c’est vraiment un plaisir de traverser ce beau pays.

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Le Pérou nous livre ses secrets (2 au 11 septembre)

Je commence à écrire cet article pendant que Baptiste bichonne un peu Francine. Elle l’a réclamé avec une bougie défaillante alors que nous devions partir en excursion pour se rendre au pied d’un glacier. Finalement un peu de repos ne nous fera pas de mal non plus après les km de chemin qu’on a roulé dernièrement. On vous en dira plus au prochain article…!

Nous passons la frontière péruvienne le 2 septembre, lendemain de la rentrée scolaire en France. Nous réalisons que nous sommes déjà au mois de septembre. Bientôt deux mois de voyage! Même s’il faut avouer que l’on aimerait parfois retrouver notre famille, nos amis et le confort de la maison (pas le travail bizarrement…), nous nous sentons de plus en plus portés par les découvertes qui s’offrent à nous chaque jours et il nous semble que nous les vivons encore plus pleinement.

Le passage de frontière se fait une nouvelle fois sans difficulté, par un tout petit poste au milieu de nul part qui porte le joli nom de Zumba. Vue l’affluence, côté équatorien, on doit faire appeler le gars responsable de l’immigration, certainement en train de faire la sieste ou de boire son café, pour faire tamponner nos passeports.

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C’est un chemin de terre qui nous a conduit jusqu’à la frontière. Du côté péruvien nous retrouvons le bitume, pour la plus grande joie de nos fessiers. Nous faisons halte dans une petite ville pour la nuit. Ayant pris l’habitude de négocier un peu les prix, le tenancier me propose 20 pour une chambre, ce que je trouve très cher pour l’endroit, j’en demande 15, sauf que j’avais oublié le fait que nous passions du dollars aux soles… du coup notre nuit nous coûtera moins de 4 euros (1 euros = 3,8 soles). Dans les endroits touristiques, nous verrons que les prix sont plus élevés mais nous gardons un rythme de 30 à 50 soles par nuits, ce qui reste raisonnable.

En équateur, les routes à proprement parler, n’étaient pas très agréables et plutôt fréquentées et notre première étape au Pérou nous ravit car la route est de bonne qualité et nous sommes quasiment seuls sur cet axe (route principale la plus à l’est). Nous roulons dans une gorge étroite pendant plus d’une centaine de km avant de remonter en altitude.

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Peu de temps avant d’arriver à notre destination (Chachapoyas), nous tombons sur un panneau touristique indiquant la possibilité de se rendre à une cascade de 771 m de haut! Nous décidons d’aller plutôt passer la nuit au village qui se situe près de cette cascade. La vue est splendide.

Le lendemain, nous partons pour une randonnée de presque 5h (aller-retour) qui nous permet de s’approcher de la cascade (cascade de Gocta).

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La cascade est en deux partie.

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En bas, effet brumisateur garanti!

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Après ça, nous reprenons la route pour Chachapoyas et y faisons une petite pause d’une journée. C’est un grand village plutôt agréable.

C’est la fête, la ville célèbre son anniversaire (nombre d’années?).

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Nous quittons Chachapoyas en milieu d’après-midi pour se rapprocher de la forteresse de Kuelap (prochaine visite touristique).

La route qui mène jusqu’à la forteresse est plutôt sinueuse, il nous faudra 1h30 pour faire les 30 km aller. Bientôt un téléphérique facilitera l’accès au site, les travaux sont d’ailleurs très avancés. Sur la photo vous pouvez apercevoir la route (le petit trait blanc sur la montagne du fond) et un morceau du futur téléphérique (en dessous).

La forteresse a été construite à 3000 m d’altitude par un des peuples pré-incas (culture Chachapoyas) au Xème siècle. A l’intérieure de la forteresse, les rues sont étroites et les constructions en forme cylindrique pour la plupart. L’une des constructions est étonnamment en forme de cône inversé (défis réussi car comme vous pouvez le voir elle tient encore debout!). Une autres des particularités de ce site se situe au niveau de la taille imposante des remparts.

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Le site est assez vaste. Nous sommes les premiers avec un couple de Belges, âgés d’une soixantaine d’années, à venir déranger le dernier habitant des lieux.

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Nous pouvons encore observer les décorations sur les façades des édifices.

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Nous laissons cette cité derrière nous pour continuer notre route en direction du sud. Nous comptons rejoindre Trujillo sur la côté pacifique.

Nous avons rencontré quelques touristes qui nous on vanté la route qui nous attend. Effectivement nous ne sommes pas déçus. Nous longeons une rivière à basse altitude, toujours tranquilles sur la route, traversons quelques villages et reprenons de l’altitude. J’ai l’impression de me répéter mais on ne fait que monter-descendre depuis le début du voyage finalement, je crois que vous l’aurez compris.

 

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Nous arrivons en haut d’un col et passons donc de 30° à 8-10° en moins d’une heure. La vue est magnifique mais pas autant que le spectacle qui nous attend juste derrière cette montagne. On prend une vrai claque! La lumière est parfaite et donne une douceur incroyable aux chaines de montagnes qui se superposent jusqu’à l’horizon.

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Il nous faut maintenant rejoindre le creux de la vallée. La route sera vertigineuse jusqu’au bout et le paysage toujours aussi surprenant et plutôt désertique à notre grande surprise.

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Nous arrivons à la tombée de la nuit, mais juste à temps pour passer une section de route en travaux dont les horaires de passage sont limitées. Balsas est une petite bourgade qui ne rassemble que 3 ou 4 rues… Difficile de trouver à se loger. Un couple de français voyageant en vélo nous avait expliqué que les pompiers et la police acceptaient avec plaisir de loger des voyageurs pour la nuit. Nous tentons notre chance auprès d’un agent de police qui commence par se renseigner pour nous trouver un hébergement chez l’habitant, les réponses étant négatives, il nous propose donc de planter, plutôt poser, notre tente devant le commissariat. OK! Au moment de nous installer, le chef nous propose finalement de passer la nuit à l’intérieur dans une pièce adjacente à leur espace de travail. Nous le remercions!! Notre nuit sera accompagnée par le son de la TV qui marche à fond dans la pièce d’à côté (sans porte).

Au petit matin, nous pensons que notre garde à vue prend fin, sauf que la restriction de passage concerne également le pont qui permet de sortir du village pour poursuivre la route. Il est fermé depuis 7h du matin… et il est 7h45 quand nous tentons notre chance. Il faudra attendre 12h30! Il fait très chaud dans ce creux de vallée qui ressemble à une oasis et où le seul réconfort est de déguster des mangues fraîches qui poussent en abondance ici. Elles sont délicieuses.

Notre prochain arrêt sera Cajamarca, une ville plutôt charmante qui nous donne envie de rester. Nous y passons deux nuits. Il est agréable de se balader dans les rues, de jour comme de nuit.

Nous en profitons pour faire le plein de vitamines!

Et c’est reparti pour de nouvelles découvertes.

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Plus nous nous approchons de la côte, plus l’environnement qui nous entoure est désertique, cette fois-ci, ce sont des dunes de sable qui apparaissent au pieds des montagnes.

Trujillo nous paraît un peu trop hostile, nous préférons faire escale dans une station balnéaire voisine (Huanchaco) où nous passerons 3 nuits. Tous les soirs le coucher de soleil est splendide.

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Nous profitons de l’air marin entre deux visites touristiques.

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De nombreuses embarcations traditionnelles de la région, utilisées pour la pêche, sont exposées sur la plage telles des planches de surf. D’ailleurs, Huanuco est un spot de surf visiblement réputé au Péru.

Les sites culturels sur nous visitons concernent deux peuples pré-incas encore une fois qui se sont succédé le long de cette région côtière : les Moches (prononcez Moché sinon c’est perturbant) ou Mochicas et les Chimus.

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Le site Moche se situe au sud de Trujillo, proche de l’océan mais la culture s’étendait jusqu’au nord du Pérou, entre l’an 100 et 700 ap. JC. Leur société était hiérarchisée, avec des dirigeants, des guerriers, des spécialistes du rituel, des artisans, des agriculteurs et des pêcheurs. Ils ne connaissaient pas d’autres groupes socialement aussi élaborés qu’eux. Le monticule de sable que l’on voit sur la photo est le temple Huaca de la luna. Un deuxième temple (Huaca del Sol) non loin de celui-ci n’a pas encore été étudié.

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Vue depuis le temple sur la cité avec le Huaca del Sol au deuxième plan.

Le temple est construit tout proche de la cité. Il a pris de la hauteur avec le temps puisqu’après une période de 80-100 ans, le temple était complètement repensé par le peuple qui construisait un nouvel étage après avoir comblé le précédent. De ce fait, la pyramide compte 5 couches, haute de 21 mètres, sur une base de 80 mètres sur 60.

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Le mur d’enceinte est décoré de frises représentant leur dieu (Ai-Apaec) et autres symboles mythologiques. Les fresques sont nombreuses aussi à l’intérieur du temple.

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Le musée du site est très complet et on y trouve de nombreuses céramiques représentant des personnages ou des scènes typiques, mais aussi des éléments de parures vestimentaires bien conservés. Malheureusement les photos étaient interdites, mais l’artisanat Moche se trouve très proche de celui de la culture Chimu (deuxième site archéologique de notre séjour) et là nous avons des photos!

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Ils travaillaient aussi le métal

Ces deux cultures se rejoignent sur différents points, tout simplement parce que, d’après les recherches archéologiques, les Chimus seraient issus des restes de la culture moche.

Le site archéologique (capitale Chimu, qui se nomme Chan Chan) est situé au nord de Trujillo. Il est très vaste et là encore on voit que tous les vestiges n’ont pas été explorés, on aperçoit aux alentours des murs à moitié recouvert de sable qui ne demandent qu’à révéler leurs secrets.

Autant la visite du site Moche s’était très bien déroulée pour nous, avec les explications d’un guide sans suppléments, autant aujourd’hui nous avons presque envie de faire demi-tour tellement l’accueil est exécrable. Ce genre d’expérience est toutefois rare depuis le début du voyage.

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A l’entrée du musée, nous retrouvons le totem de Tintin (l’oreille cassée)

On a l’impression de se balader dans un château de sable géant. L’ensemble est plutôt bien conservé.

 

Les Chimus ont régné de 1000 à 1400.

Après la visite, nous rentrons à l’hôtel et Baptiste prend le temps de faire une petite révision encouragé par les vedettes locales.

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A ce moment là, il rencontre Chris, un motard suisse parti de chez lui il y a trois an et qui voyage aujourd’hui avec sa compagne et leur fils de 14 mois en side-car (voir site web sur notre page « web des vayageurs rencontrés »). Comme quoi rien est impossible.

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Elsa